Le Marquage. Les Ferrades
Voici les renseignements essentiels sur le marquage des bêtes, quelques détails pouvant bien sûr varier d'une ganaderia à une autre.
- le marquage se fait à 6-8 mois quand on fait le sevrage, c'est à dire au moment où l'on sort le veau de la mère (généralement en octobre)
- comment procède-t-on ? on marque sur l'épaule droite le numéro de l'année, sur la cuisse le fer de la ganadéria (en ce qui me concerne le P que vous pourrez voir sur les dessins des fers) et sur la croupe le fer de l'étalon ; on pratique aussi l'escoussure de l'oreille : l'oreille est fendue (personnellement je le faisais sur le milieu, mais chacun a sa façon).
- la bête est ensuite relâchée pour qu'elle aille têter avec sa mère ; et c'est la meilleure des façons de s'assurer que c'est bien la mère.
- on profite de cette opération du marquage pour pratiquer les vaccinations et traiter contre les vers
- tout cela est ensuite couché sur le "cahier de la ganaderia" afin qu'il y ait un suivi de chacune des bêtes
A la naissance, certains gnaderos attribuent au nouveau-né une médaille mais il n'y a rien d'obligatoire.
- les veaux sont ensuite regroupés pour passer l'hiver dans une étable ; ainsi ils sont mieux nourris, mieux complémentés.
Précision importante sur l'opération du marquage : il est indispensable que les personnes qui aident à cette opération soient des "connaisseurs" et aussi des gars costauds... en effet comme vous avez pu le voir sur des documents il faut mettre le veau à terre, et pour cela bien sûr ne pas lui faire mal et ne pas le blesser. C'est donc toute une technique d'approche, de saisie, de mise en position couchée, et il faut donc je le répète des personnes aguerries à cela pour que tout se passe bien. Mais comme tout évolue, la bête que l'on doit marquer peut être placée dans un caisson aménagé à cet effet et les opérations de saisie et de mise à terre ne sont donc plus utiles (voir les photos annexes)
Les ferrades, si elles consistent bien évidemment à un travail très important dans la ganaderia, sont aussi l'occasion de réunir tous les amis pour faire une petite fête. Autrefois, une ferrade au Grand Beyrie était conforme à la tradition comme cela se pratique aujoud'hui à la Ganaderia de Malabar ou dans certaines ganaderias.
Pour conclure sur ce sujet, je voudrais répondre aussi à la question souvent posée : mais que deviennent ces bêtes ?
- les mâles partaient pour les capéas, aussi pour les "bombéros toreros" (ces fameux nains de l'arène qui produisaient des spectacles taurins -vous en verrez des images sur le blog de Jean-Charles Pussacq-)
- les femelles bien sûr étaient réservées pour la course landaise. On les testait au cours de tientas (vous en verrez aussi des photos)... à la pique pour voir leur bravoure, et à la muleta pour voir leur noblesse. Car ne l'oublions pas, bravoure et noblesse sont les qualités fondamentales pour la course landaise. Il faut que les bêtes acceptent la corde, le transport, les loges, la répétition des courses...
Bien évidemment, ce sont à la fois la mère et l'étalon qui transmettent les qualités, et donc le comportement des deux joue beaucoup... L'éleveur a réussi son travail lorsqu'il peut présenter en piste des coursières braves, nobles, généreuses...
Ci-dessous : une journée de Ferrade à la Ganaderia de Malabat, chez Céline et Pascal Fasolo à Brocas les Forges (40). La Ferrade est ausi l'occasion pour les tauromaches de se retrouver et elle se termine par une fête à la Ganaderia.