Ganadero : Jean-François Cazaucurt - Couleurs : Vert et Jaune
Les terres de Vieillotte à Souprosse avaient gardé leur âme, aujourd'hui elles reprennent vie après quelques mois d'inactivité. Ces lieux chargés d'histoire ont abrité durant des décennies les ganaderias Latapy et Lassalle, une page sacrée de l'histoire de la course landaise. A l'ombre des chênes qui bordent les parcs et l'embarcadère, voici qu'une nouvelle ganaderia vient s'installer, que les prairies et les parcs retrouvent des vaches de course, que l'allée qui conduit aux bâtiments voit circuler à nouveau les amis de Vieillotte, les familiers des lieux mais aussi de nombreux tauromaches qui ne pouvaient s'empêcher de jeter un regard lorsqu'ils passaient sur la route de Saint-Sever, comme s'ils savaient qu'un jour la course landaise y reviendrait. Et elle y revient, grâce à deux passionnés, Jean-François et Marie-Claire, coursayres dans l'âme, avec des idées, des projets, et déjà des actes posés et concrétisés. Ils nous ont reçu à Vieillotte, les pinceaux dans les mains, et nous avons passé d'agréables moments en leur compagnie, pour les écouter, les questionner, visiter les installations, voir les importants travaux déjà réalisés, se rendre compte de ce qui allait se faire dans les mois à venir, et bien sûr arpenter les prairies pour voir le bétail à l'heure où Marie-Claire, du haut de son tracteur, venait apporter le foin puis les aliments. Rien de tel pour faire approcher le troupeau qui s'égayait dans les vastes enclos, des Domecq, des François-André... du bétail en bel état de forme, peu farouche au moment du repas. Les taureaux par contre nous firent bien comprendre que nous n'avions pas intérêt à dépasser les limites. Jean-François nous montra toutes les installations que Michel Lassalle avaient créées pour trier le bétail, le parquer et l'embarquer le jour des courses. Un outil de travail très fonctionnel qui sera bien évidemment conservé. Dans quelques jours, « Vert-Galant » apparaîtra sur la façade du bâtiment central, avec de nouvelles couleurs pour la ganaderia, mais la même éthique : l'amour du bétail, et la sauvegarde et le développement d'un patrimoine. MP
INTERVIEW
Jean-François Cazaucurt ganadero
Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ou aux tauromaches qui ne vous connaissent pas forcément ?
Je suis de Saint-Médard, commune des Pyrénées Atlantiques, le neveu du « Chef » restaurant à Tartas (40) et le compagnon de Marie-Claire la nièce de Jean Lalanne... je suis chauffeur.
Désormais vous êtes inscrit au rang de ganadero. Il semblait que le marché était un peu saturé, 4 ganaderias de formelle, 6 ganaderias de seconde... vous entrez cette année dans le circuit, qu'est ce qui vous a motivé pour créer cette nouvelle ganaderia et vous lancer dans cette aventure ?
Lorsque Michel Lassalle a arrêté, l'idée est partie de mon oncle pour racheter l'affaire. Nous avions déjà les vaches à Saint-Médard, nous nous sommes inscrits en tant que ganadero, nous avions quelques demandes de capeas et de courses, et cela a démarré ainsi.
Vous parlez des vaches de Saint-Médard, vous possédiez ces vaches depuis quelques années déjà ?
Cela fait six ans que je possède ces vaches, par passion.
Vert-Galant, c'est la propriété d'une seule personne ou bien de plusieurs associés ?
A Souprosse on est en GFA, on a repris le GFA de Lassalle. Si cela n'avait pas été le cas, ce serait passé en terres agricoles. Si j'avais acheté tout seul j'étais obligé de passer par la SAFER pour des terres qui auraient été redistribuées en terres agricoles. On était donc obligés de racheter les parts de chaque membre du GFA et de refaire un GFA.
Quels sont maintenant vos objectifs à court terme et à long terme ?
Nous montons une équipe, elle est pratiquement constituée et nous attaquons les courses de seconde. C'est l'objectif à court terme. Ensuite nous voulons monter un restaurant et des arènes pour recevoir des groupes. Les premiers travaux que nous avons effectué peuvent nous permettre déjà cet accueil.
Vous êtes installés sur des terres célèbres, que ressentez-vous ?
Cela me fait plaisir d'être ici, d'autant plus que Michel Lassalle passe quelquefois voir les vaches, et puis Bertrand Latapy, qui sera dans la cuadrilla, et à qui ça fait très plaisir de revoir des vaches dans ces lieux, et puis son frère qui vient aussi... lorsque nous avons passé la première fois les vaches au couloir, j'ai été marqué par la réaction de Bertrand qui nous a dit « ça fait plaisir de revoir les vaches là ». C'est toute leur vie, toute leur histoire, toute leur jeunesse et je suis conscient de cet attachement qui est aussi le mien. Mais au-delà de la famille Latapy et de Michel Lassalle il y a un lien profond avec le village, on a toujours des gens qui viennent nous voir, voir les vaches, boire un coup... D'autres viennent de Tartas et des environs, on sent vraiment qu'il y a des attaches profondes. Ces terres revivent et j'en suis très heureux.
A l'heure actuelle vous disposez de combien de têtes de bétail ?
Actuellement 50, provenance de Marquis de Domecq, François-André et Escudero, un bétail prêt à courir
Pourquoi l'appellation de Vert-Galant ?
Les terres de Saint-Médard sont les terres d'Henri IV, le cheptel est 64, là-bas les vaches sont autour du château d'Henri IV... et c'est le surnom que l'on donnait au roi.
Cette expression désigne aussi quelqu'un d'entreprenant, c'est votre cas ?
Exactement.
Quelles seront les couleurs de la Ganaderia ?
Vert et jaune. Il ne nous était pas possible de reprendre les couleurs rouge et bleu, Michel Lassalle en est propriétaire.
Est-ce que présenterez vos couleurs et votre Ganaderia cette année ?
Nous ferons notre présentation à Souprosse le 13 Novembre avec des jeunes et des confirmés. Les noms circulent mais nous vous réservons la primeur le 13 Novembre.
Est-ce que vous avez quelqu'un sur place pour s'occuper du bétail ?
C'est Marie-Claire qui vient tous les jours.
Marie-Claire, c'est donc vous qui vous occupez du troupeau ?
Oui, je fais le trajet tous les jours et je dois dire que je suis très bien ici, au milieu des vaches, c'est mon domaine. J'ai arrêté mon magasin de retouches et repassage à Orthez, et cette nouvelle vie me convient très bien. Je suis sans doute la seule femme, avec Simone Larrère, à faire ce travail.
(Quelques instants plus tard nous verrons effectivement Marie-Claire à l'œuvre sur le tracteur et au milieu des bêtes, bien dans ses bottes et dans ses activités... peut-être la douceur féminine a-t-elle quelque influence sur le bétail...)
Merci pour votre accueil... et bon vent à la Ganaderia du Vert-Galant, en lui souhaitant d'être aussi populaire que le bon roi Henri.
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Date de dernière mise à jour : 17/12/2015
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