Le rôle et le travail de l'entraîneur
1) la vache est amenée au refuge
2) la vache est placée dans les conditions requises
3) la vache est lâchée à l'appel de l'écarteur ou du sauteur
La plupart des comptes rendus de courses landaises font état du rôle très important des hommes en blanc, entraineurs et teneurs de corde (ou cordiers). Rôle technique, très physique pour les entraineurs, indispensable au bon déroulement et à la réussite d'une course.
Les entraineurs ne sont pas au sein d'une cuadrilla des hommes de l'ombre, car on les voit à tout instant et en pleine lumière parcourir la piste en long, en large et en travers, de la première à la dernière minute du spectacle. Les sorties "monter et descendre", eux savent vraiment ce que cela signifie. Et si par habitude ils ne savent pas combien de fois ils ont arpenté la piste, de la sortie des loges à la talenquère opposée, leurs muscles, leurs jambes, leur souffle sont là pour leur rappeler tous les efforts nécessaires à l'accomplissement de leur travail. Ils sont partout, indispensables au placement des coursières. Mais les feux des projecteurs médiatiques ne sont pas pour autant braqués sur eux, car les plus belles récompenses ne leur sont pas destinées. Certes, on les invite depuis quelques années à recevoir des applaudissements, lorsque la sortie d'une coursière s'est révélée de qualité et qu'ils ont participé à la réussite des écarteurs, ou bien lorsqu'ils ont accompli un geste technique imparable ou un geste spectaculaire en piste. Mais on attend toujours une récompense équivalente à celle que reçoit le meilleur cordier. Pourquoi n'y aurait-il pas une ficelle d'or pour ceux qui justement ont des doigts d'or, des doigts de fée, pour amener les coursières jusqu'au refuge et les lancer comme il convient afin qu'elles effectuent la meilleure charge possible sur l'homme.
Travail ingrat que celui d'entraineur. Il doit placer la vache dans l'axe, la lâcher au moment le meilleur, laisser tomber la corde du côté qui convient (tout un art), ramener la bête à son point de départ ou la fermer dans sa loge après le dernier écart. Et tout cela nécessite un savoir-faire inégalable et une condition physique parfaite (vitesse, souplesse, force, endurance, souffle, vivacité d'esprit et de réaction…). Il doit éviter les charges brutales de la coursière, les saccades qui arrachent l'épaule ou qui scient les doigts… Il doit courir, tirer, et courir encore… et souvent, après le spectacle, il est encore dans l'arène pour enrouler les cordes et les ranger, ouvrir les loges et embarquer les coursières dans le camion qui les a amenées jusqu'au lieu saint… un sacré travail oui ! mais justement, un travail que l'on devrait sacrer et consacrer.