Michel Puzos
Nérac, capitale de l'Albret, riche de son passé historique, peut s'enorgueillir de sa réputation de cité coursayre et de sa fidélité aux légendaires combats de l'arène... ceux-là même qui n'auraient pas déplu à "lou noste Henric" (Henri IV, roi de Navarre et de France) comme le désignait ainsi René Gaujous dans ses articles......
J'ai encore en mémoire les articles d'Ener et de Yanou au sujet du centenaire des courses landaises à Nérac en 1989... aujourd'hui c'est plus de 130 ans de courses qu'il faudrait fêter : celle de Nazareth où le troupeau Labat vint y prendre ses ébats dans un pré voisin du moulin, sous l'impulsion de quelques aficionados, mais sans lendemain... puis celles du Petit-Nérac (longtemps baptisé le Petit Madrid pour avoir accueilli de nombreux réfugiés républicains espagnols) où les plus célèbres cuadrillas défilèrent sur ce redondel de la vieille ville... et depuis pas mal d'années les arènes de la place du Foirail qui connaissent une efferscence sans pareille dès qu'arrivent les premiers jours de Mai et les parfums de muguet. Mais le comité de Nérac ne s'arrête pas aux traditionnelles fêtes de Mai et nous convie pour des courses supplémentaires durant l'été, donnant aux ganaderias de seconde l'occasion de se produire dans ce lieu historiquement coursayre.
Nérac, capitale de la course landaise en Lot et Garonne n'a vaiment pas usurpé son titre. Et cela, nous le devons à tous les présidents sucessifs qui ont oeuvré à l'organisation des courses, présidents du comité des fêtes puis du club taurin : Monsieur Labadie, Alain Périn, Bernard Blanchard, Mickael Hilaire, Nicolas Périn, aujourd'hui Rémi Fantin… j'en oublie peut-être... tous ces passionnés se sont succédé pour que la cité de Fleurette ne cesse d'entendre les belles ovations aux écarts des pantalons blancs, apprécie le courage des écarteurs landais, et pour donner tous ses titres de noblesse à la course landaise. Il paraît même que les jours de course, le clapotis des eaux de la Baïse se fait un peu plus généreux.
Après deux années où la Covid a réduit au silence les arènes néracaises, les courayres attendaient avec impatience de reprendre leurs habitudes derrière les talenquères et sur les gradins. Et en 2022 Nérac est redevenue cette place forte de la course landaise, avec ses musiques -les percussions et les cuivres de la Jimbalaya-, ses couleurs, ses vivats, ses exploits, et a retrouvé l’adrénaline gasconne, du grand spectacle sur cette piste réputée et qui n’a pas à rougir des plazas landaises ou gersoises.
Nérac (et sa grande banlieue de Sainte-Maure de Peyriac) c'est aussi depuis les années 60 jusqu'à ce jour, le berceau d'écarteurs passionnés et généreux, tous défenseurs d'un art de vivre, Jacky Darzacq, Christian Gontero et ses fils Ludovic, Fabien et Hadrien, Julien Lanave, Damien Capes, Yannick Dulouard, Jean-Pierre Tapis, Sébastien Darzacq, Alain Périn et Bernard Blanchard (fondateurs du club taurin en 1978), Jérôme Lazartigues, Christian Billac, Camille Bert, Jojo Arcas, Louis Brunin...
Les courses landaises à Nérac, et l'esprit festif qui les entoure, sont toujours l’assurance de ressentir des émotions et de grands frissons dans une ambiance populaire. De Nazareth au Foirail... toute une histoire... mais toujours le même engouement pour la course landaise.