Les arènes du "Plumaçon", ainsi nommées d’après le mot gascon “Plumassoù” qui signifie “petite plume, duvet” (Mont de Marsan et sa région sont une terre d'élevage), sont des arènes de première catégorie situées au chef-lieu du département français des Landes, membre de l’Union des villes taurines françaises
Un peu d'histoire
Mont-de-Marsan organise des courses de taureaux dès le XVIIème siècle. À cette époque, la jeunesse montoise élit deux tenanciers, l'un en ville, l'autre dans les faubourgs, chargés d'organiser des lâchers de taureaux et de bœufs dans les rues. La place Saint-Roch accueille dans un premier temps les arènes principales de la ville.
Corrida place Saint-Roch. Reconstitution de L. Frontère d'après un croquis de M. Lansalade
Devant l'affluence des spectateurs dans des arènes de construction chaotique, la ville doit intervenir pour imposer des normes. Vers la fin du XVIIème siècle, les Montois installent sur la place un amphithéâtre en bois digne de ce nom. D'une capacité de 2000 spectateurs, il est monté de manière itinérante à cet endroit ou sur la place de la Tannerie pour la tenue des jeux taurins. Jugées dangereuses, ces courses sont finalement interdites. Quand Richelieu apprend que les villes landaises outrepassent cette interdiction, il déclare que « les villes de Mont-de-Marsan, Dax, Tartas et Saint-Sever devront construire chacune un cirque entouré de barrières élevées et solides, environné de gradins pour les spectateurs ».
En plus de la place Saint-Roch il existe d'autres arènes de quartier :
- à Saint-Jean d'Août sur l'actuelle place Raymond Poincaré
- à Nonères sur l'actuelle place Francis-Planté ou sur la place du Port de Campet (actuelle place Nonères)
- à Saint-Médard sur l'actuelle impasse des Erables
Dans le centre, d'autres places accueillent des courses :
- la place des Tenailles (l'actuel square des Anciens Combattants
- la place Saint Louis
Le 19 juillet 1878, veille des fêtes de la Madeleine, les arènes brûlent place Saint-Roch. La population pense à un acte criminel et s'en émeut. Mûrit alors l'idée d'une construction en dur, moins vulnérable, qui aboutira à la construction des arènes du Plumaçon.
Ces nouvelles arènes, telles qu'on les connait aujourd'hui, sont l'œuvre de Jules Dupouyd architecte de la ville de Mont-de-Marsan, qui dépose les plans de son projet le 20 janvier 1889. Le marché est divisé en cinq lots, dont un est attribué à M Despagnet pour les travaux de terrassement et de maçonnerie. Au bout de cinq mois de travaux seulement, les arènes sont édifiées à l'emplacement des champs et vignes de la métairie du Plumaçon dont elles tirent leur nom. L'inauguration, célébrée le dimanche 21 juillet 1889 est suivie par trois jours de festivités.
Pendant la Première Guerre Mondiale les fêtes sont suspendues et les arènes sont transformées de septembre à décembre 1914 en un lieu de détention des soldats allemands faits prisonniers, valides ou peu blessés. Les soldats plus gravement atteints sont quant à eux dirigés vers le lycée Victor Duruy transformé en hôpital de fortune, tandis que les morts sont enterrés au cimetière militaire allemand de Mont de Marsan.
Prisonniers allemands dans les arènes
Devenues trop exigües, les arènes, d'une capacité initiale de 4000 places, sont restaurées et agrandies en 1933 pour passer à 7100 places. Franck Bonnefous, l'architecte chargé du chantier, réalise une étude de style des arènes espagnoles (andalouses) au début des années 1930 et s'inscrit dans la mouvance architecturale régionaliste de l'époque pour mener à bien cette restauration.
L'édifice actuel est de forme polygonale, composé de 64 travées ponctuées de contreforts en escalier. La structure est réalisée en béton armé. Les tribunes sont agrandies de gradins supplémentaires grâce à un système d'encorbellement vers l'extérieur. Les parois extérieures sont percées de baies de forme ogivale ou rectangulaire, fermées par des claustras en béton. Les toreros vainqueurs, portés a hombros, sortent désormais par un portail d'honneur flanqué de deux piliers massifs, semi-circulaires, surmonté du blason de Mont-de-Marsan. Un bâtiment annexe contient une infirmerie et une écurie.
La nouvelle inauguration a lieu le 16 juillet de la même année 1933, marquée par une novillada de Martial Lalanda.
Les arènes et le toril à l'origine
La construction d'une chapelle est envisagée dès 1956 « à la demande insistante des matadors », mais n'est réalisée qu'en 1962 pour raison budgétaire. D'une superficie de 8 mètres carrés, elle est dotée en 1963 d'un autel occupé par une statue de la Vierge de Macarena (du nom d'un quartier et d'une église de Séville) et d'un vitrail d'un mètre de diamètre réalisé par R. Clercq-Roques, figurant une muleta.
Les arènes ont donc une capacité d’accueil de 7100 places et sont en béton armé. Elles accueillent chaque année en juillet les corridas et novilladas des fêtes de la Madeleine, ainsi que des courses landaises, le grand concours landais des fêtes et divers spectacles taurins et musicaux.
Les arènes ont été labellisées “Patrimoine du XXème siècle” pour leur qualité architecturale.
L'édifice actuel est inspiré du modèle des arènes andalouses, il est de forme polygonale, composé de 64 travées ponctuées de contreforts en escalier. La structure est réalisée en béton armé. Les tribunes sont agrandies de gradins supplémentaires grâce à un système d'encorbellement vers l'extérieur. Les parois extérieures sont percées de baies de forme ogivale ou rectangulaire, fermées par des claustras en béton4. Les toreros vainqueurs, portés a hombros, sortent désormais par un portail d'honneur flanqué de deux piliers massifs, semi-circulaires, surmonté du blason de Mont-de-Marsan. Un bâtiment annexe contient une infirmerie et une écurie.
Plus récemment :
Les arènes du Plumaçon ont été régulièrement l’objet d’aménagements esthétiques, fonctionnels ou sécuritaires. En 1990, la place Stanislas-Baron a été réaménagée face aux arènes et a accueilli “La Force”, une œuvre majeure du sculpteur Raoul Lamourdedieu qui symbolise l’affrontement de l’homme et de l’animal, thème évocateur des jeux tauromachiques.
Le 17 juillet 1992 est inaugurée devant l'entrée principale la statue Le Torero, œuvre réalisée la même année par le sculpteur Mauro Corda. Le 19 juillet 1992, deux jours plus tard, cette même entrée principale est rebaptisée entrée Nimeño II en hommage au matador décédé quelques mois plus tôt.
Une statue en hommage à la course landaise a été inaugurée en 2018 devant les arènes du Plumaçon. Cette statue représente une vache de course landaise avec un écarteur et a été réalisée par Michel Dubos, ancien champion des sauteurs de course landaise et huit fois champion de France. L’inauguration a eu lieu le 17 juillet 2018, à la veille de l’ouverture des fêtes de la Madeleine, et a été suivie par des centaines de personnes et de tauromaches. La statue est en métal et a été installée sur l’esplanade Georges Dubos, du nom du critique taurin Georges Dubos, originaire de Mont-de-Marsan.