D ) Dax

Les arènes de Dax

Dax 1985

Arenes de dax vue du ciel

Dax

Dax

Façade des arènes de Dax aujourd'hui, côté du parc Théodore Denis

Un peu d'histoire

Les arènes de Dax, situées parc Théodore-Denis, sont édifiées en 1913. Des corridas et le grand concours landais y sont organisés à l'occasion des fêtes de Dax (six jours autour du 15 août jusqu'en 2012, cinq jours à partir de 2013) et le festival Toros y Salsa, le deuxième week-end de septembre.

Elles font partie des sept arènes françaises de première catégorie, les autres étant celles de Bayonne, Mont de Marsan, Vic-Fezensac, Nîmes, Béziers et Arles.

Les premières arènes de bois

Jusqu'au 18ème siècle, les courses landaises ont lieu à l’extrémité sud de l'actuelle rue des Fusillés où se trouvait l'hôtel de ville. Ce n'est cependant qu'en 1784 qu'elles sont officiellement autorisées par le gouverneur de Guyenne, à la condition que la place soit « close et fermée de barrières » pour éviter les accidents. Puis les courses de taureaux se déroulent à l'emplacement de l’ancien couvent des Cordeliers qui devient par la suite la place de la Course.

En 1857, les arènes ont la forme d'un fer à cheval long d'une quarantaine de mètres et d'une contenance de 2000 places environ.

Les courses connaissant un succès croissant, les arènes en bois sont agrandies en 1890. Mais cette année-là, l'histoire de la course landaise dacquoise connaît une période d'échauffement car l'autorité préfectorale veut interdire les courses landaises. La rue du Toro commémore cet épisode, car ce jour-là, une vache s'échappe des arènes.
Les courses continuent à se dérouler malgré tout dans ces mêmes arènes en bois jusqu'en 1912 (malgré un violent incendie qui les détruit aux trois quarts en août 1908).

Les arènes permanentes

Après de nombreuses décennies de courses landaises dans ces arènes en bois démontables, le conseil municipal de Dax décide le 14 février 1911 la construction d'arènes permanentes en ciment armé, à l'issue d'un vote départageant seize votes positifs contre quatre négatifs. Après cet accord de principe, la décision est définitivement arrêtée le 15 juin de la même année, à vingt contre quatre. L'ultime course landaise sur la place de la Course se déroule alors le 29 août 1911.

Ces nouvelles arènes ont été dessinées par Albert Pomade, architecte né à Mont-de-Marsan en 1880, nommé architecte municipal en 1908. Elles sont édifiées sur la rive de l'Adour, au dos des remparts historiques, non loin du centre-ville et de l'ancienne place de la Course, face à la poste. Le choix d'une peinture blanche crue et d'une architecture extérieure au style andalou semble être inspiré de la Plaza de Toros de Séville.

L'inauguration de cet édifice de 5 500 places a lieu le 10 mai 1913 à 16h par Octave Lartigau, maire de Dax.

Dax inauguration

 Corrida de l'inauguration (11 Mai 1913)

  

En 1932, dix jours avant la course landaise des fêtes annuelles, plus aucune place n'est disponible à l'achat. Devant ce succès, Eugène Milliès-Lacroix, maire de Dax, décide de relever un incroyable défi : augmenter la capacité du lieu avant l’événement imminent. Dix jours et dix nuits durant, les menuisiers et charpentiers travaillent en continu le bois pour réussir le challenge. La légende veut qu’à cette période la ville de Dax était bercée par le bruit des scies et des marteaux… Le jour J, les arènes voient ainsi son nombre de places monter de 5 500 à 8 000.

Dax inauguration

Il est possible de découvrir par la conciergerie (boulevard Paul Lasaosa) le patio de caballos et la chapelle des toreros, lieu de recueillement où les matadors sollicitent la protection de la Vierge avant la corrida. Les arènes de Dax ont été les premières en France à posséder une infirmerie avec service chirurgical d'urgence.

Par arrêté du 29 novembre 2013, la totalité des arènes sont inscrites au titre des monuments historiques

 

La chapelle des arènes de Dax

Article Sud-Ouest (16 Août 2019)

La chapelle des arènes de Dax est un passage quasi obligé des toreros avant chaque corrida. Entre tradition et religion, elle est un lieu important de recueillement, mais aussi d’histoire

Elle fait partie intégrante du paysage des arènes de Dax . Chaque année, les festayres passent devant, avant d’aller à la corrida. Souvent, les curistes y entrent, pour contempler. Mais sans forcément la connaître. Pourtant, la chapelle des arènes de Dax, entièrement rénovée il y a dix ans, regorge d’histoire et d’anecdotes .

Au-dessus de sa porte d’entrée, le nom de la chapelle est inscrit, en lettres de fer. « Nuestra Señora de la Esperenza ». En français, « Notre Dame de l’Espérance ». Il s’agit de la vierge des toreros, également appelée la Macarena. Et il suffit de passer une tête à l’intérieur du lieu saint pour découvrir, posée au centre du petit autel, la statue de cette madone. Dans l’oratoire soigneusement aménagé, c’est elle qui attire le regard.

- Un ornement symbolique

« C’est une copie de la Macarena de Séville », explique Christian Coucourron, l’aumônier des arènes. « Elle est ici depuis près de soixante ans, ajoute Jeannette Molas, qui aide à l’entretien de la chapelle. L’hiver, elle est vêtue d’une cape bleu pâle en satin et depuis l’année dernière, pendant la feria, on l’habille d’une cape rouge brodée d’or. » Cette vierge, comme celle de Séville, pleure des larmes de diamants. « Ici, ce sont des faux, assure Jeannette. Celles de Séville sont de vraies pierres, offertes par des toreros ayant survécu à de graves blessures. » Selon la légende, « la Macarena pleure depuis que le matador Joselito est mort, en 1920 ». À ses pieds, sont disposées de petites bougies, allumées le temps de la feria. Sur sa tête, trône une impressionnante couronne dorée, qui s’illumine grâce à un interrupteur.

- "Peu de toreros s’en servent"

Devant l’autel, un prie-Dieu permet aux passants de se recueillir. « Mais il n’y a jamais de messe célébrée dans la chapelle », avoue le père Coucourron. Au mur, au-dessus d’une large bande d’azulejos, huit fers sont fixés et complètent la panoplie exposée dehors, devant les arènes. La prière traditionnelle des toreros y est aussi encadrée, symboliquement. « Peu de toreros s’en servent. Souvent, chacun préfère prier comme il veut », précise Jeannette Molas, veuve de l’ex-président de la commission taurine, Pierre Molas.

- Lieu spirituel et de traditions

Si les festayres ou autres curistes peuvent y entrer et méditer si l’envie leur prend, ils ne sont pas les seuls. La chapelle des arènes est surtout un lieu de prière pour les toreros, qui s’y rendent toujours quelques minutes avant la corrida. « Ils viennent avant d’entrer en piste, à condition d’être seul, raconte le père Coucourron. La corrida est une vraie expérience spirituelle pour eux. Avant de se lancer dans l’arène, ils ont besoin d’être isolés. Ils sont mis à nu, tous se demandent : qui va sortir vivant ? », ajoute-t-il. Entre appréhension, hâte et concentration, les matadors s’enferment donc un moment dans ce lieu, animés d’une « ferveur de dernière minute ».

« C’est un mélange de superstition, de foi, de folklore et de tradition »

Mais ce rituel ne tiendrait pas seulement à la religion de nos combattants et au fait qu’ils veuillent confier leur vie à Dieu. « C’est un mélange de superstition, de foi, de folklore et de tradition », assure Christian Coucourron. C’est, d’après lui, pour se porter bonheur. A contrario, pour ne pas souffrir de malchance, « ils ne veulent pas voir l’aumônier, lui parler ou se confesser juste avant la corrida. Ils ont juste besoin de savoir s’il est là, au cas où, ça les rassure. » Cette figure de l’homme saint est en effet importante chez les toreros.

- Une part de mysticisme

« Aujourd’hui, j’ai tué six toros et six chauves-souris »

L’aumônier se remémore une anecdote à ce propos. « En 1984, le célèbre matador Paquirri a toréé aux arènes de Dax. Avant de commencer, il s’est rendu dans la chapelle. Puis, alors qu’il était dans le callejon, il a essayé de me toucher, de toucher l’homme saint. Ce jour-là, il a tué six toros dans l’arène. Dans sa chambre d’hôtel, au Splendid, il avait, comme presque tous les toreros, installé son petit autel, avec une vierge et des petites lumières. En rentrant, après la corrida, il y a trouvé six chauves-souris, qui avaient été attirées par ces lumières. Avec une serviette de bain, il a réussi à les assommer. Je me rappelle ce que Paquirri m’a dit après : « Aujourd’hui, j’ai tué six toros et six chauves-souris ». Il est mort quelques mois plus tard, dans la petite arène de Pozoblanco au sud de l’Espagne, alors qu’il était en vacances. »

Date de dernière mise à jour : 01/11/2023

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