Bastide fondée fin 13ème siècle, faisant partie de la province du Béarn sur le plan historique et culturel, Arzacq-Arraziguet est riche de son histoire et de son patrimoine. Parmi celui-ci, les arènes du Soubestre, place forte de la course landaise depuis des décennies......
Ci-dessous, une carte postale datant des années 60 des anciennes arènes. Ces premières arènes, bâties apès la seconde guerre mondiale, ont subi depuis de nombreuses transformations (couverture de la tribune d'honneur en 1948, remplacement des gradins de bois par une structure en maçonnerie en 1975, reconstruction et couverture en 2005).Ces arènes ont été reconstruites en 2005, projet initié par la municipalité, conçues par le cabinet Dubedout Architectes de Pau, couvertes et fermées. Elles ont été inaugurées les 25-26 Mars 2006. Les arènes du Soubestre accueillent les manifestations taurines mais elles sont aussi un centre d'activités sportives et culturelles.
Capacité : 1000-1100 places
Vous trouverez des documents sur la construction des arènes en cliquant sur le lien suivant : http://www.archistructures.org/r_arzacq.htm
Document
Article Sud-Ouest : "Je suis la reine"
Reconstruite en 2005, elle reflète l'attachement de la ville à sa culture
Arènes ? Je suis la reine. Celle du canton d'Arzacq, dont le château de Morlanne est roi. Nous nous partageons le territoire, lui en Soubestre, Pagus Silvestris, moi dans l'ancienne sénéchaussée des Lannes, vicomté de Louvigny, en Pagus Lupinia Censis, ainsi que le voulurent nos envahisseurs romains quand ils soumirent l'Aquitaine.
Je vous narre cela car on m'a récemment nommée arènes du Soubestre. Quel manque de goût. Bâtie, certes, dans l'enclave béarnaise de Vignes, aux portes d'Arzacq qui acquit le terrain, je me revendique de Chalosse. Tant pour l'histoire et la géographie, que pour l'âme de la course landaise.
Premières arènes
La Révolution, celle de 1789, fit rattacher Arzacq et les communes riveraines du Luy de France au département des Basses-Pyrénées pour faire joli. Mais je ne suis pas en Soubestre.
Lorsque, dépossédés fin 2002 du projet de lifting qu'ils menaient, les Arzacquois durent faire allégeance à la Communauté de communes pour raison de poids financier, celle-ci, sitôt après m'avoir relevée des cendres du foyer dans lequel furent immolées mes anciennes boiseries, lança un concours pour me donner un nom qui ne soit pas les arènes d'Arzacq.
Un plaisantin, qui sans doute nomma parmi les premiers ma sœur de Pomarez le chaudron, imagina pour moi la Cautera, chaudron en gascon de Gascogne : centre à usage tauromachique, éducatif, récréatif, associatif. Car je suis tout cela, pas seulement des arènes, et ce n'est pas nouveau.
Des courses de taureaux, bœufs, verrats, il y en eut par le passé au cœur même du village, à l'emplacement du monument aux morts. Voici exactement deux siècles, une course fut donnée le 2 juin 1811 pour célébrer la naissance du roi de Rome.
Vers le milieu du XIXe siècle, on construisit les premières arènes, et la course se déplaça de la République vers le Marcadieu où les gradins démontables, en chêne, furent entreposés. Nouveaux amphithéâtres achetés en 1910 par la commune qui emprunta sur trente ans, vendit les anciens, et confia l'entretien des structures au syndicat des fêtes.
Élan bénévole
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Arzacq acheta contre ses limites communales, tout près de l'école, un terrain pour y créer un stade municipal. Le terrain de rugby y fut installé, ainsi que les arènes définitives. Ouf ! Enfin posée. Première course landaise en 1947, couverture de la tribune d'honneur en 48, et, en 1975, une œuvre colossale est lancée : le remplacement des gradins de bois exposés à tous les temps par une structure en maçonnerie est rendu possible grâce à un énorme élan bénévole. Arzacq m'aime.
La municipalité lance en 2002 un ambitieux projet pour m'ouvrir plus encore aux sports. J'accueillais jusque-là les lendits de l'Usep, j'ai aussi reçu les basketteurs du Sokos de Prague (1948) et de Barcelonne (1950).
Depuis ma reconstruction et ma couverture en 2005, j'ai même abrité une pléiade de concerts. Ma piste sablée, recouvrable d'un sol synthétique pour les événements sportifs, vaut de l'or pour qui veut la fouler.
Depuis le retour des taureaux, il n'est pas un rendez-vous sans sortie à hombros : des jeunes prodiges Thomas Dufau et Matthieu Guillon, en passant par le ganadero Michel Gallon, sans compter la queue coupée par El Fundi.
Hommage
Quant aux courses landaises, je figure au rang des arènes les plus reconnues. Ma piste porte le nom de Rachou, écarteur tombé face à une vache de course dans le cercle dacquois, et c'est moi qui fut sollicitée ce printemps par le club taurin de Pau pour l'hommage au picador El Pimpi.
J'ai de la mémoire et du cœur, mais aussi le sens de la fête. L'un de mes grands bonheurs est d'entendre résonner les cuivres de l'impeccable Lyre Arzacquoise. J'en frissonne de partout. Sous mon voile céleste et blanc, je suis la reine.